La réponse est (très) technique. Il faut d'abord comprendre qu'il existe plusieurs modes de représentation des couleurs, appelés « espaces de couleurs » (puisque mathématiquement, ce sont des espaces vectoriels à 3 dimensions).
1 - le RGB - 1931
C'est la manière la plus simple de faire une conversion d'image analogique/numérique (sur un capteur) : 3 sources lumineuses, 3 filtres colorés, et c'est bon. L'œil humain possède 3 types de cônes sur la rétine (les capteurs de couleur), sensibles chacun à une de ces couleurs. Mais cet espace a de nombreux défauts :
- ce n'est pas comme ça que le cerveau humain perçoit la couleur (même si l'œil fonctionne comme ça),
- l'information lumineuse et l'information colorée sont dépendantes : si tu touches au gain d'un canal, tu affectes à la fois la saturation de ce gain et la luminosité totale. Donc il faut corriger les autres. Et ça, en retouche, c'est peu souhaitable.
Le RGB est un espace cubique.
2 - l'espace XYZ - 1931
Il s'agit de la première tentative de représenter les couleurs d'une façon conforme à la perception humaine, en séparant la chrominance (xy) et la luminance (z). Mais ce n'est en réalité qu'une projection de l'espace RGB dans un autre espace vectoriel. (je passe sur les détails).
Le XYZ est un plan inscrit dans un espace cubique.
3 - l'espace LAB - 1976
Là on utilise 3 coordonnées complètement indépendantes : la luminance, et deux coordonnées de chrominance a (position sur l'axe vert-magenta) et b (position sur l'axe bleu-jaune). L'indépendances des coordonnées est très désirable pour faire des retouches, et bien mieux que le XYZ.
Le LAB est un espace sphérique.
4 - l'espace TSV (en anglais : HSV) - 1978
On est ici sur un genre d'hybride RGB/Lab qui sépare la teinte (assimilable physiquement à la longueur d'onde de la lumière), la saturation, et la valeur (grossièrement : la luminosité, mais dépendante la saturation). Il a notament l'avantage de permettre de corriger très finement la chrominance. Le TSV est ur RGB en synthèse additive, c'est la façon dont un écran restitue l'image
L'espace TSV est cônique.
Plus de détails et plein de graphes :
http://www.profil-couleur.com/ec/101-esp...ralite.php
Pourquoi ces considérations mathématiques ? Si chaque espace de couleur est un espace vectoriel de forme différente, on passe de l'un à l'autre par une matrice de transformation, qui contient les coefficients de conversion, mais aussi en seuillant certaines valeurs (détails :
https://www.easyrgb.com/en/math.php) pour gérer les dépassements de gamut, donc les transformations ne sont pas linéaires.
La clarté dans Lab n'a donc pas les mêmes proportions de R, G, et B que la valeur dans TSV et que la luminance dans RGB (qui n'est donc qu'une vue de l'esprit). Comme au final, tout est converti en RGB au moment d'enregistrer l'image ou de l'afficher à l'écran, suivant l'espace de couleur utilisé pour la fusion, tu risques de ne pas avoir exactement les mêmes valeurs RGB.
Maintenant, lequel choisir ?
La conversion RGB <-> TSV est directe, la conversion RGB <-> Lab passe par une conversion intermédiaire en XYZ. Le mode de fusion "couleur" est (de ce que je comprends) directement en RGB, donc il n'y a pas d'étape de conversion (qui sert aussi à seuiller les valeurs extrêmes, donc joue le rôle de ceinture de sécurité), c'est pourquoi il écrête les valeurs supérieures à (2¹⁶ - 1) au lieu de les faire rentrer dans le rang comme les deux autres.
Pour tout ce qui est traitement du bruit chromatique, une fusion en couleur RGB risque donc d'être plus aggressive qu'en couleur TSV. Autrement, pas de raison de se priver de la sécurité du gamut qu'offrent Lab et TSV. Surtout que l'espace Lab est indépendant de la balance des blancs.
Pour le mode luminosité, je suis moins sûr, mais il me semble qu'il utilise comme valeur de luminance le maximum des valeurs des 3 canaux RGB. De la même manière, pour débruiter le bruit de luminance, le résultat risque d'être plus aggressif en fusion luminance. En dehors de cet usage (contraste), mieux vaut travailler en Lab ou en TSV pour avoir une luminance conforme à la perception humaine.
Voilà, j'ai fini