05-02-20, 14:42
(Modification du message : 05-02-20, 14:56 par aurelienpierre.)
Salut Luc !
Il faut bien comprendre, d'abord, que toute la chaîne graphique (ICC mais pas seulement) est construite autour d'une hypothèse fondamentale : la lumière de la scène est blanche. Ça veut notamment dire qu'à 100 % de luminance (par rapport au blanc de l'écran ou du papier), la saturation tombe à 0 %, et on a des valeurs RGB achromatiques (R = G = B = presque 1). Pour afficher ce 100 % de luminance, sur le papier photo, il suffit donc… de ne rien faire (laisser le papier vierge), ou sur écran, d'allumer à fond toutes les DEL RGB (et éventuellement les DEL blanches du rétro-éclairage).
Avec des hautes lumières colorées, on sort de cette hypothèse de travail car le 100 % de luminance n'est plus achromatique, et comme le papier est blanc, et que notre écran est déjà allumé à pleine puissance, on ne peut rien faire : on est hors gamut.
De plus, le métamérisme du capteur vient compliquer les choses car il ne se superpose pas au métamérisme humain (https://fr.wikipedia.org/wiki/Couleur_m%...am%C3%A8re). Donc il se peut que le capteur ait « vu » du magenta quand toi, tu te souviens avoir vu du bleu, et comme les profils de couleur d'entrée sont des approximations optimisées pour les teintes de peau (rouge-orange à faible saturation) autour du gris moyen, la récupération du bleu (couleur complémentaire) est un challenge pratiquement impossible.
Dans ces conditions non standard, la plupart des conseils que j'ai donnés par rapport à filmique ne s'appliquent plus directement, il va falloir trafiquer l'image manuellement pour que ça marche.
Maintenant qu'on a posé le problème, pour le résoudre, on a 3 stratégies de mappage des couleurs très lumineuses :
1. désaturer les hautes lumières, pour garder la luminosité, et la teinte si possible, mais faire rentrer ces bleus au chausse-pied (c'est l'intention "colorimétrie relative" des profils ICC)
2. assombrir les hautes lumières, pour garder la saturation, et la teinte si possible, mais faire rentrer ces bleus au chausse-pied (c'est l'intention "saturation" des profils ICC)
3. tenter une approche hybride des deux précédentes (c'est l'intention perceptuelle des profils ICC).
La raison pour laquelle filmique sans préservation de la couleur marche mieux ici, c'est qu'il désature les hautes lumières par effet secondaire (comme n'importe quelle courbe de contraste appliquée séparément sur les 3 canaux RGB). Donc on est dans la stratégie 1., à la différence qu'il va aussi faire dévier la teinte. À la limite, si ça marche comme ça, fait ça.
Pour que ça marche avec filmique et la préservation des couleurs, il faut une étape additionnelle de désaturation spécifique du bleu, qui peut être accomplie via le mixeur de canaux (et les réglages que j'ai donnés), mais qui va peut-être devoir être renforcée en intensité, par rapport à mes réglages, et probablement masquée en HSL pour être limitée aux tons bleus.
Il faut bien comprendre, d'abord, que toute la chaîne graphique (ICC mais pas seulement) est construite autour d'une hypothèse fondamentale : la lumière de la scène est blanche. Ça veut notamment dire qu'à 100 % de luminance (par rapport au blanc de l'écran ou du papier), la saturation tombe à 0 %, et on a des valeurs RGB achromatiques (R = G = B = presque 1). Pour afficher ce 100 % de luminance, sur le papier photo, il suffit donc… de ne rien faire (laisser le papier vierge), ou sur écran, d'allumer à fond toutes les DEL RGB (et éventuellement les DEL blanches du rétro-éclairage).
Avec des hautes lumières colorées, on sort de cette hypothèse de travail car le 100 % de luminance n'est plus achromatique, et comme le papier est blanc, et que notre écran est déjà allumé à pleine puissance, on ne peut rien faire : on est hors gamut.
De plus, le métamérisme du capteur vient compliquer les choses car il ne se superpose pas au métamérisme humain (https://fr.wikipedia.org/wiki/Couleur_m%...am%C3%A8re). Donc il se peut que le capteur ait « vu » du magenta quand toi, tu te souviens avoir vu du bleu, et comme les profils de couleur d'entrée sont des approximations optimisées pour les teintes de peau (rouge-orange à faible saturation) autour du gris moyen, la récupération du bleu (couleur complémentaire) est un challenge pratiquement impossible.
Dans ces conditions non standard, la plupart des conseils que j'ai donnés par rapport à filmique ne s'appliquent plus directement, il va falloir trafiquer l'image manuellement pour que ça marche.
Maintenant qu'on a posé le problème, pour le résoudre, on a 3 stratégies de mappage des couleurs très lumineuses :
1. désaturer les hautes lumières, pour garder la luminosité, et la teinte si possible, mais faire rentrer ces bleus au chausse-pied (c'est l'intention "colorimétrie relative" des profils ICC)
2. assombrir les hautes lumières, pour garder la saturation, et la teinte si possible, mais faire rentrer ces bleus au chausse-pied (c'est l'intention "saturation" des profils ICC)
3. tenter une approche hybride des deux précédentes (c'est l'intention perceptuelle des profils ICC).
La raison pour laquelle filmique sans préservation de la couleur marche mieux ici, c'est qu'il désature les hautes lumières par effet secondaire (comme n'importe quelle courbe de contraste appliquée séparément sur les 3 canaux RGB). Donc on est dans la stratégie 1., à la différence qu'il va aussi faire dévier la teinte. À la limite, si ça marche comme ça, fait ça.
Pour que ça marche avec filmique et la préservation des couleurs, il faut une étape additionnelle de désaturation spécifique du bleu, qui peut être accomplie via le mixeur de canaux (et les réglages que j'ai donnés), mais qui va peut-être devoir être renforcée en intensité, par rapport à mes réglages, et probablement masquée en HSL pour être limitée aux tons bleus.
Aurélien, photographe portraitiste, spécialiste calcul.
Développeur de filmique, égaliseur de tons, balance couleur, etc.
darktable est mon métier, pensez à m'aider :
Développeur de filmique, égaliseur de tons, balance couleur, etc.
darktable est mon métier, pensez à m'aider :