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Filmique, manuel darktable et pré-requis prise de vue
#1
Bonjour,

Je tâtonne pour optimiser l'utilisation du module filmique. Dans la manuel français, il est recommandé lors de la PDV de d'exposer à droite. Mais la phrase d'après dit que cela implique de sous exposer la photo... Dans le manuel anglais, il est dit: "exposing the shot so that the exposure is as bright as possible"
Si j'ai bien compris les notions de sur- et sous-exposition, sous-exposer c'est exposer à gauche, non?

Sinon, y-a-il un gros bénéfice à exposer à droite, à partir du moment où les blancs ne sont pas cramés, et les noirs pas bouchés lors de la PDV?

Y'a des questions que je me pose.... :reading_smiley:
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#2
Exposer à droite (i.e : pour les hautes lumières) permet de ne pas cramer les hautes lumières, irrécupérables en post-traitement. Du coup les basses lumières peuvent paraître sous-exposées mais il est beaucoup plus facile de récupérer des détails dans les tons sombres si tu shootes en RAW (avec dt et ses masques paramétriques, c'est l'enfance de l'art... enfin presque)
G.Eco
Joujoux : Canon EOS 6D Mark II & 60D / Fujifilm X100V
Cailloux : Canon EF 50 f1.8 II / EF 24-105 f4 L IS USM II / EF 70-200 f4 L IS USM / Tokina AT-X 11-16 f2.8 DX
Dans les choux avec : dt 4.4.2 / Linux Mint 21.2 Victoria
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#3
Salut Bernie,

je crois filmique ou pas, qu'il est toujours recommandé d'exposer à droite, ceci dit quand je prends une photo je ne regarde pas forcément où est placé l'histogramme.

Cdlt
Cordialement
François


EOS 1Ds, 7D Mark I/II, #M42, FujiX20

Flickr

[Image: dt4-61.jpg]





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#4
Un des avantages d'exposer à droite sans cramer les hautes lumière est, d'avoir moins de bruit. La source majeure de bruit vient du fait que les photons arrivent d'une façon irrégulière sur le capteur. Si tu as 100 photons qui tombent en moyenne dans un pixel, tu n'auras pas exactement 100 dans chaque pixel, mais un peu plus ou un peu moins. Ce bruit (en anglais shot noise) est proportionnel à la racine carrée au signal, donc 10 pixels, ce qui fait 10%. Si tu capte 1000 photons/pixel, c'est environ 32, donc 3%. Donc en captant plus de lumière (photons), le bruit en % du signal est réduit.

Christian
Mes photos ici
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#5
En fait, il faut faire de l'histoire pour détricoter ce merdier.

1. Il y a encore 12 ans, les appareils photos avaient à peine 7-8 EV de plage dynamique effective à 100 ISO. On était donc en mode « compromis ». Exposer trop à droite, on écrête les hautes lumières, exposer trop à gauche, et toute correction logicielle de l'exposition amplifie le bruit perceptuel. Le compromis est donc de taper au milieu : dans nos 8 EV, on cherche à rentrer des surfaces mattes à 20 % de réflectance (les patchs du color checker : https://en.wikipedia.org/wiki/ColorChecker, qui couvrent un peu moins de 5 EV du noir au blanc).

À 100 %, la limite haute de la plage, on vise donc la luminance du blanc 100 % à 20 % de réflectance. À 18 % de la plage, soit 2,5 EV sous le blanc, on vise le gris « moyen ». Le posemètre et l'exposition automatique de l'appareil photo calculent habituellement la luminosité moyenne dans le cadre et vont ajuster les paramètres d'exposition du boîtier pour ancrer la moyenne à 18 %. Ensuite, pour les basses lumières, on s'arrange comme on peut avec la plage dynamique qui reste, soit 5,5 à 4,5 EV entre le « noir » et le gris.

(Note : même si les fichiers RAW sont encodés sur 12 bits, rien ne dit que toutes les valeurs entre 0 et 4096 soient effectivement utilisées. Le « noir » du capteur se trouve souvent autour de 64 à 128, donc il n'y a pas d'équivalence directe entre la profondeur de bits utilisée et la plage dynamique optique).

2. 12 ans plus tard, et même si la chaîne graphique n'a pas changé (ainsi que les posemètres), on peut désormais taper dans les 12 EV de plage dynamique à 100 ISO. Or beaucoup d'appareils vont continuer à ancrer la moyenne de luminance dans le cadre à 18 %, ce qui continue de définir le seuil d'écrêtage de luminance au niveau du blanc mat à 20 % de réflectance.

L'idée de sous-exposer (par rapport à ce que le posemètre et le mode d'expo auto voudraient que tu fasses), c'est d'aller chercher des valeurs de luminances supérieures : surfaces brillantes, sources de lumière, etc. pour tirer parti de la plage élargie autorisée par les nouveaux appareils. En effet, rien ne dit que, au moment de la prise de vue, le gris moyen doive être à 18 %. C'est au moment d'ouvrir la photo en logiciel qu'on corrige l'exposition globale pour recaler le gris à 18 % et valider les hypothèses de la chaîne de couleur qui vient derrière.

3. Sur-exposer ne veut rien dire, pas plus que sous-exposer. Il n'y a pas une exposition de référence, et toutes les autres qui dévient. Comme la plage dynamique est bornée à droite par l'écrêtage et à gauche par la variance du bruit, on vise entre les deux pour protéger les détails qui importent le plus, en évitant l'écrêtage, et c'est dans le logiciel qu'on s'arrange.

4. Il n'y a aucun moyen d'exposer à droite avec un appareil photo dans la mesure où on n'a pas accès à un histogramme RAW. L'histogramme qui s'affiche au dos de l'appareil montre le JPEG traité, pas les données brutes. La seule façon de définir un biais d'exposition négatif pour protéger les hautes lumières, c'est par essai-erreur après avoir ouvert le RAW dans darktable.

En conditions de shoot naturelles (pas en studio), s'amuser à définir un biais d'exposition positif (« sur-exposer ») au motif de réduire l'impact du bruit est dangereux : il suffit qu'une surface réfléchissante ou émissive (une source de lumière primaire) se glisse dans la scène, voire simplement un nez huileux, pour se retrouver avec un trou écrêté dans l'image. Tous les appareils moyen-haut de gamme produits après 2013 ont des performances au niveau du bruit qui permettent de sous-exposer sans danger, en tout cas le danger est bien moindre et la gestion du bruit est bien meilleure que tenter de reconstruire des hautes lumières cramées.

Personnellement, toutes mes photos en extérieur sont faites avec un biais de -0.3 à -1 EV. On s'arrange avec le bruit derrière, c'est pas un problème.
Aurélien, photographe portraitiste, spécialiste calcul.
Développeur de filmique, égaliseur de tons, balance couleur, etc.
darktable est mon métier, pensez à m'aider :
[Image: 2FAd4rc]
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#6
Surtout, avant de penser post-traitement, se demander comme pour toute photo depuis l'invention de la photographie : quel est mon sujet ??? C'est pour lui qu'on expose Wink
Et vérifier simplement sur l'histogramme que rien n'est cramé, sauf cas particuliers comme les reflets sur des surfaces réfléchissantes (qui s'inquiète des reflets cramés sur les chromes ? Pour récupérer du détail dans ces endroits la sous-expo serait énorme !), ou bien si on s'en fiche ou qu'on ne peut pas faire autrement (contrejour, photo en intérieur incluant des fenêtres...).
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